Uniswap pourrait s'envoler après l'activation du mécanisme de commissions

La gouvernance d'Uniswap vient de prendre un tournant historique. La proposition “UNIfication”, dirigée par Hayden Adams, propose un changement radical dans la manière dont le protocole distribue ses bénéfices.

Les chiffres qui comptent

UNI a déjà bondi de 30% en 24 heures suite à l'annonce de lundi, atteignant 8,70 $. Le PDG de CryptoQuant, Ki Young Ju, projette une croissance “parabolique” une fois que le mécanisme sera opérationnel, estimant $500 millions annuels en brûlures de tokens sur la base des volumes actuels.

Mais ce n'est pas tout : la proposition inclut une destruction rétroactive immédiate de 100 millions de UNI (~$800M évalués), ainsi que toute la richesse générée par Unichain après avoir couvert les coûts de Layer 1 et la commission de 15 % à Optimism.

Comment cela fonctionnera

Le mécanisme est ingénieux. Entre 1/4 et 1/6 des commissions du protocole seront redirigées vers un “token jar” où les holders de UNI peuvent brûler leurs tokens pour retirer un équivalent en cryptos. En pratique :

• Uniswap v2 : les commissions pour les LPs passent de 0,3 % à 0,25 %, 0,05 % au protocole
• Uniswap v3 : les commissions au protocole seront de 1/4 ou 1/6 selon le niveau
• Couverture initiale: 95% des commissions sur Ethereum mainnet

Uniswap Labs congelera également tous ses frais (interface, wallet, APIs) à zéro pour augmenter la compétitivité.

Le changement politique qui le rend possible

Adams a révélé qu'Uniswap Labs a passé 5 ans pratiquement paralysée en gouvernance, dépensant des dizaines de millions en frais juridiques sous la pression réglementaire de Gary Gensler. Avec le départ de l'ancien président de la SEC, le paysage a changé. Adams a été brutalement honnête : Gensler “sentait vraiment mauvais”.

La polémique : burn vs veLock ?

Michael Egorov (Curve Finance) a critiqué le choix du mécanisme de brûlage, affirmant que les systèmes vote-escrow comme les siens bloquent 3 fois plus de tokens que ce qu'une brûlage éliminerait. Cependant, la communauté DeFi soutient l'approche d'alignement de valeur d'Uniswap.

Le côté obscur : volume artificiel

Un analyste de Dune a lancé un avertissement inconfortable : environ la moitié du volume récent d'Uniswap sur Base consiste en des pools frauduleux qui prospèrent précisément parce que les commissions du protocole étaient nulles. Lorsque cela sera activé, ce bruit disparaîtra du jour au lendemain, distordant les métriques de brûlage et de rentabilité.

Doo Wan (Stable Lab) a également averti sur la discipline fiscale : la DAO passe d'une phase d'épuisement de trésorerie à une phase de potentiel réapprovisionnement. “La clé est 'potentiel'. Les délégués doivent rester vigilants”, a-t-il écrit.

Le contexte plus large

La proposition n'active pas seulement des commissions. Elle dissout la Fondation Uniswap, transférant la majorité du personnel à Uniswap Labs, tandis que les employés restants gèrent un programme de bourses de 100 millions de dollars. Un budget annuel de croissance de 20 millions de UNI est établi à partir de janvier 2026.

Le CTO d'A16z, Eddy Lazzarin, a bien résumé : cela crée une “boucle fermée” où les commissions du protocole retournent de la valeur aux holders. Pour RedPhone (Delphi Labs) : Hayden vient de rendre la DeFi grand public et “a rendu l'accumulation de valeur dans les tokens indiscutable”.

Le verdict du marché est clair : après des années de débat académique, Uniswap est sur le point de prouver si son modèle de brûlage peut soutenir la croissance exponentielle qu'il promet.