Encointer : une nouvelle façon de redéfinir la monnaie locale grâce à la blockchain

Le monde des cryptomonnaies débat toujours d’une question : qui devrait avoir le droit d’imprimer la monnaie ?

La réponse du Bitcoin est « personne n’imprime » — quantité totale fixée à 21 millions d’unités. Résultat ? Les premiers arrivés voient leur richesse exploser, mais ce modèle déflationniste encourage surtout la thésaurisation, pas la circulation.

La logique des banques centrales en monnaie fiduciaire est « impression monétaire contrôlée » — maintenir une inflation modérée pour stimuler la consommation. Mais il y a un problème fondamental : l’argent ne se diffuse pas également vers tous, il va surtout aux grandes entreprises bénéficiant de crédit — c’est le fameux « effet Cantillon ». Les riches s’enrichissent, les pauvres restent spectateurs.

Encointer veut renverser totalement cette logique.

Innovation clé : permettre à chacun « d’imprimer la monnaie »

Imaginez ce scénario :

• À un moment précis chaque mois, les membres de votre communauté se réunissent régulièrement
• Après vérification de votre présence physique, vous recevez une allocation de « revenu de base universel » (UBI) sous forme de nouvelle monnaie
• Cette monnaie ne circule qu’au sein de la communauté locale, sans être affectée par les fluctuations mondiales

C’est le modèle de monnaie locale d’Encointer. Il présente plusieurs avantages :

1. Prévention des attaques Sybil

• Impossible d’être physiquement présent dans deux lieux à la fois
• Vérifications régulières, aléatoires et simultanées garantissent « une personne, un vote »
• C’est ce qu’on appelle la « preuve de personnalité » (Proof-of-Personhood)

2. Démocratie sans précédent

• PoS traditionnel : les riches ont plus de poids
• Encointer : une personne, une voix — égalité totale

3. Circulation locale, autonomie économique régionale

• Chaque communauté possède son propre taux de change
• Encourage la consommation locale, limite les flux de capitaux transfrontaliers
• S’inscrit dans une logique d’économie durable

Solution technique : trois axes pour résoudre les anciens problèmes

Confidentialité : utilisation d’environnements d’exécution de confiance (TEE) pour traiter les transactions, au lieu de tout publier sur la blockchain → frais réduits + confidentialité assurée

Scalabilité : chaque communauté locale est une shard indépendante, transactions hors chaîne → dépassement du plafond de TPS d’Ethereum

Sécurité du consensus : appui temporaire sur la sécurité partagée de la parachain Polkadot, avant migration vers le consensus PoP → sécurité et faible consommation d’énergie

Sagesse en gouvernance

Encointer a créé une association suisse comme « racine de confiance » — avec garde-fous :

• L’association peut proposer des mises à jour du protocole
• Mais il faut l’accord de 2/3 des votants pour adoption
• La communauté peut aussi proposer des modifications (toujours 2/3 requis)

Cela permet d’être réactif sans sombrer dans la centralisation. Quand l’écosystème sera mature, l’association pourra progressivement se retirer.

Pourquoi c’est important

Ce n’est pas simplement une nouvelle blockchain. Encointer explore une question fondamentale : peut-on rebâtir l’autonomie économique locale grâce à la blockchain ? Remplacer les décisions des banques centrales par des mécanismes mathématiques et des incitations ?

À l’ère de l’aggravation des inégalités économiques mondiales, une monnaie d’entraide locale pourrait bien ouvrir une nouvelle voie.