Prévisions sur l'action Tesla 2030 : le géant des VE peut-il vraiment vendre 20 millions de voitures ?

Tesla, l'action la plus polarisante du marché, a été un incroyable créateur de richesse pour ceux qui y ont cru dès le départ. Depuis son IPO en 2010 à un prix ajusté en fonction du fractionnement de 1,13 $, l'action a grimpé à environ $235 - offrant certains des rendements post-IPO les plus impressionnants de l'histoire. Alors que les constructeurs automobiles traditionnels comme Ford peinent à $10 par action après 67 ans de cotation en bourse, Tesla a explosé de plus de 900 % en seulement cinq ans.

En 2020, au milieu de la pandémie de COVID-19 qui a dévasté l'industrie automobile, Tesla a revendiqué le titre de constructeur automobile le plus précieux au monde avant de bondir encore de 50 % en 2021 pour devenir le premier constructeur automobile avec une capitalisation boursière dépassant $1 trillion. À son apogée, Tesla valait plus que tous les principaux constructeurs automobiles combinés.

L'objectif ambitieux d'Elon Musk de 20 millions de véhicules produits annuellement d'ici 2030 semble franchement délirant. Cela équivaut à peu près à la production combinée de Toyota et Volkswagen, nécessitant que Tesla capte environ 20 % du marché automobile mondial. Même Musk s'est récemment éloigné de son taux de croissance annuel composé de 50 % promis dans les livraisons.

Pourtant, malgré cet objectif irréaliste, les perspectives à long terme de Tesla restent positives. Ron Baron prévoit que l'action atteindra 1 500 $ d'ici 2030, tandis que le scénario de base de l'ultra-bull Cathie Wood est de 2 000 $ d'ici 2027 ( avec un scénario pessimiste de 1 400 $ et un scénario optimiste de 2 500 $ ).

La valorisation astronomique de Tesla ne concerne pas seulement les véhicules électriques - elle est liée à la conduite autonome, un point que Musk lui-même reconnaît. Mais malgré des années de promesses concernant l'autonomie complète ( y compris tout au long de 2023), la technologie de Tesla n'a toujours pas atteint le niveau 4, bien qu'ils la commercialisent de manière controversée comme "conduite entièrement autonome" contre la volonté des régulateurs. Pour justifier sa valorisation, Tesla doit enfin livrer une technologie autonome et développer considérablement son activité Énergie.

Je suis inquiet pour l'érosion de la marge de Tesla alors qu'elle poursuit sa croissance. Les marges d'exploitation ont chuté en dessous de 8 % au T3 2023 alors que l'entreprise a continuellement réduit les prix pour stimuler les ventes. Pour justifier l'affirmation de Musk selon laquelle Tesla pourrait un jour dépasser les capitalisations boursières combinées d'Apple et de Saudi Aramco, l'entreprise doit d'une manière ou d'une autre maintenir une forte croissance des livraisons tout en restaurant de fortes marges à deux chiffres - un exercice d'équilibre difficile.

Parier contre Tesla a été un suicide financier pour la plupart des investisseurs, les vendeurs à découvert perdant des milliards au fil des ans. Malgré la chute actuelle de l'industrie des véhicules électriques, Tesla possède une solidité financière, des produits convaincants et une puissance de marque ( bien que les frasques de Musk l'aient quelque peu ternie ).

D'ici 2030, Tesla sera probablement classé parmi les plus grands fabricants automobiles du monde, même s'il perd sa couronne de ventes de VE au profit de BYD en Chine. Cependant, savoir s'il restera le constructeur automobile le plus précieux dépend en grande partie des progrès réalisés en matière de conduite autonome - qui jusqu'à présent ont été bien en deçà des promesses grandioses de Musk.